On ne choisit pas ses fantasmes
Ni honte, ni tabou
Dans de nombreux pays, des professionnels et des associations peuvent vous aider. Demandez de l’aide.
J’ai envie d’avoir des relations sexuelles avec un enfant
J’ai envie de me masturber en regardant des images d’enfants
J’ai envie de ne plus être attiré par les enfants
Tout savoir sur…
La pédophilie
Les personnes pédophiles sont des adolescents filles ou garçons, des adultes femmes ou hommes qui se sentent attirés sexuellement par des enfants prépubères (qui n’ont pas encore atteint la puberté) ou en début de puberté. On place souvent la limite d’âge autour de 13 ans.
Certaines personnes pédophiles ne sont attirées que par des filles, d’autres que par des garçons, certaines sont attirées par les deux, d’autres encore sont autant attirées par des enfants que par des adolescents et/ou des adultes.
La pédophilie existe dans le monde entier, dans tous les milieux, peu importe la richesse, le niveau d’éducation ou la religion. Ce n’est pas parce que personne n’en parle que ça n’existe pas !
Personne ne choisit d’être pédophile et la majorité des personnes pédophiles n’agresseront jamais aucun enfant.
Personne n’est responsable de ses fantasmes, mais chacun est responsable de ses gestes et de ses actes. Aussi, tout acte sexuel impliquant un enfant doit être proscrit. Il est interdit de dire à un enfant que l’on est amoureux de lui ou de lui tenir des propos sexuels ou de lui montrer une image pornographique ou son sexe. Il est interdit de toucher ses parties intimes ou de le prendre sur ses genoux en ayant une érection. Il est interdit de lui imposer son propre désir sexuel.
La pédophilie est souvent confondue avec la pédocriminalité, c’est-à-dire le fait d’agresser sexuellement un enfant. En réalité, la pédophilie n’est pas un acte, mais une attirance sexuelle.
Les personnes pédophiles ne sont ni des monstres, ni des agresseurs sexuels, ni des assassins d’enfants, ce sont souvent des gens en souffrance qui ont besoin d’aide pour vivre avec leurs fantasmes sans jamais agresser aucun enfant.
Les raisons sont très diverses, car elles relèvent de l’histoire personnelle de chacun. Certaines personnes pédophiles ont subi des violences dans leur enfance, sexuelles ou non. D’autres ont pu être profondément perturbées lors de leur découverte de la sexualité, ou elles ont grandi dans des familles où les limites de l’intimité et du sexuel n’étaient pas clairement établies (on parle de climat ou de famille incestuelle).
Ressentir du désir pour les enfants est souvent une grande souffrance, mais ce n’est pas une fatalité. Certaines personnes ne se sentent plus attirées par les enfants après avoir suivi une thérapie ou un accompagnement auprès d’un spécialiste. D’autres apprennent à vivre avec leurs fantasmes sans qu’ils envahissent leur quotidien.
Engagez-vous dès aujourd’hui à respecter l’intégrité des enfants en signant la charte PedoHelp™ ! ◹
Un adolescent ou un adulte peut éprouver des sentiments amoureux pour un enfant, mais cela ne doit jamais conduire à une relation sexuelle, car cet amour et le désir sexuel sont impossibles à partager avec un enfant, qui n’a pas la maturité pour les comprendre. Même si dans un acte sexuel il y a beaucoup de tendresse, d’amour et de douceur, il s’agit toujours d’une violence imposée à l’enfant. Quand un être pubère ressent du désir sexuel pour un être prépubère beaucoup plus jeune que lui, il doit toujours s’en éloigner et demander de l’aide, car c’est le signe d’un problème.
Notre société ne devrait ni érotiser les enfants (concours de mini-Miss, vêtements sexy ou maquillage destinés aux fillettes…) ni infantiliser les adultes (formes prépubères, absence de pilosité généralisée…).
En gommant les différences entre les générations, notre société empêche les enfants d’être à leur place d’enfant et les adultes à leur place d’adulte. Cela provoque de graves confusions qui sont parfois à l’origine d’agressions sexuelles d’enfants.
Une fillette habillée comme une femme sexy (vêtements moulants, minijupe, shorts courts, bikini…) peut provoquer en chacun de nous un réel malaise, mais si elle suscite une excitation sexuelle, il faut s’en préoccuper. Sachez que cette petite fille ne fait que jouer à imiter les adultes, mais elle reste une enfant : il n’y a jamais aucune invitation ou intention sexuelle dans sa tenue vestimentaire ou son comportement.
Vous masturber en regardant des photos, des vidéos ou des dessins d’enfants habitue votre cerveau à avoir besoin de l’image d’un enfant pour parvenir à l’excitation. Avec le temps, vous aurez besoin d’en voir toujours plus pour être excité. Rapidement, vous pourrez ressentir le besoin de voir des images d’enfants nus, dans des poses explicites ou en train d’être agressés sexuellement.
Regarder des photos ou des vidéos d’enfants agressés (pédopornographie, pornographie juvénile, contenus à caractère pédosexuel, images pornographiques infantiles…) vous rend complice des agressions qu’ils subissent pour créer ces images ou ces films. En les regardant, même sans payer, même sans les partager, vous participez à une économie qui incite à la production de ces images et donc à l’agression de toujours plus d’enfants.
Produire, diffuser ou consulter des images pornographiques impliquant des enfants est illégal dans presque tous les pays et lourdement condamnable !
Les risques sont nombreux : arrestation par la Police, addiction à ces images, incitation à reproduire ce que vous voyez sur des enfants de votre entourage, etc.
Si vous vous sentez pris au piège avec ces images, faites rapidement appel à un spécialiste qui vous aidera à vous en sevrer. Vous devez toujours voir les enfants présents sur ces images pour ce qu’ils sont : des victimes exploitées en train de vivre un moment traumatisant et douloureux, même si cela ne se voit pas au premier abord. Ne soyez pas dupe, leurs sourires sont forcés, souvent obtenus avec violences et menaces : ils ne sont qu’une façade pour masquer leur malaise. Ne vous méprenez pas en voyant les réactions du corps d’un enfant à une stimulation sexuelle. Ce n’est pas parce que le corps réagit mécaniquement à une stimulation que l’enfant y prend du plaisir.
Même si cela vous semble insurmontable, vous devez trouver la force et le courage d’arrêter de regarder ces images.
Vous ressentez de l’attirance pour les enfants ?
Ce n’est pas honteux de demander de l’aide, au contraire, c’est une marque de courage !
Dans de nombreux pays, il existe des institutions et des associations regroupant des spécialistes formés pour aider les personnes qui ressentent une attirance sexuelle pour les enfants à mieux vivre avec leurs fantasmes et à mieux contrôler leurs éventuelles pulsions.
Vous trouverez une liste sur cette page.
Si aucune institution n’existe dans votre pays, vous pouvez aller voir un thérapeute (psychanalyste, psychiatre, psychologue…) et lui parler de vos fantasmes pédophiles. Vérifiez simplement que ce thérapeute a obtenu un diplôme d’État et qu’il fait partie d’une structure reconnue.
Certains thérapeutes vous enverront vers d’autres collègues plus à même de vous aider, d’autres fermeront leur porte sans vous aider, mais ne désespérez jamais ! Il y a dans tous les pays des thérapeutes compétents qui peuvent aider les gens qui ressentent de l’attirance pour les enfants.
N’hésitez pas à parler du projet PedoHelp™ aux thérapeutes, nous pouvons les aider à vous aider.
On peut parler calmement à cette personne, sans la juger, lui dire ce que l’on a vu et ressenti, et l’encourager à aller demander de l’aide auprès d’un spécialiste compétent.
N’hésitez pas à lui parler du projet PedoHelp™.
Les violences sexuelles commises sur les enfants
Il y a violence à partir du moment où une personne impose son désir sexuel à une autre personne, soit parce que cette autre personne n’a pas donné son consentement soit parce que cette autre personne n’est pas en mesure de discerner (par exemple un enfant ou un jeune adolescent).
Un enfant n’est pas capable de donner son consentement à une relation sexuelle, car il ne sait pas encore ce que c’est, et il n’a pas à le savoir.
Faire vivre à un enfant une expérience sexuelle, même lorsque cela est fait sous forme de jeu, c’est transformer cet enfant en objet de satisfaction de son propre désir d’adulte ou d’adolescent, et c’est inacceptable.
Les pédocriminels sont des femmes et des hommes, adolescents ou adultes, attirés ou non par les enfants. Certains pédocriminels sont pédophiles (attirés par les enfants), mais la majorité ne l’est pas.
Si le sadique, l’agresseur pervers, manipulateur et calculateur que l’on imagine souvent existe bien, il est très rare. La majorité des pédocriminels sont des personnes douces et attentionnées, qui aiment sincèrement les enfants. D’ailleurs, ils sont souvent très appréciés des enfants et de leurs parents, car ils inspirent confiance.
La plupart des personnes pédophiles qui ont agressé des enfants n’ont pas osé parler de leurs fantasmes pédophiles avant de passer à l’acte. D’où l’importance de demander de l’aide dès que possible !
Tous les enfants sont susceptibles d’être victimes de violences sexuelles.
Cependant, les enfants qui ont de bonnes compétences psychosociales, qui ont bien assimilé les interdits et les règles de l’intimité, sont plus aptes à repérer les enfants, les adolescents et les adultes qui les mettent mal à l’aise et à oser leur dire non. Ces enfants, lorsqu’ils sont confrontés à une situation problématique, sont aussi plus aptes à demander rapidement de l’aide à un adulte.
Les enfants solitaires, livrés à eux-mêmes, ceux qui manquent de repères dans leurs relations aux autres (compétences psychosociales faibles) ou qui n’ont pas bien assimilé les règles de l’intimité (familles incestuelles) sont plus souvent victimes de violences sexuelles que les autres.
Une agression sexuelle a souvent des conséquences graves, quel que soit l’âge de la victime. Les séquelles sont variables en fonction des enfants, du type d’agression, de la répétition de l’agression, de son lien avec l’agresseur et de la prise en charge thérapeutique et juridique suite à l’agression.
Des répercussions surviennent souvent, mais de différentes façons, à différents moments de la vie.
En plus d’éventuelles lésions physiques et des dommages corporels causés par un viol, l’enfant risque de souffrir de multiples séquelles psychologiques telles que : sentiment de culpabilité ou de honte, peur, anxiété, colère, perte de confiance en soi, dépression, crises d’angoisse, douleurs chroniques, isolement social, méfiance envers tous les adolescents et/ou les adultes, difficultés dans les relations affectives et sexuelles, troubles de la mémoire, de la concentration, du sommeil, de la continence, de l’alimentation…
L’agression peut aussi mener à des comportements destructeurs : tentative de suicide, automutilation, anorexie, boulimie, prostitution, délinquance, conduite à risque, addiction à l’alcool, addiction aux stupéfiants, addiction aux médicaments, addiction à la pornographie…
L’agression sexuelle augmente le risque aussi de conduire la personne victime à devenir à son tour agresseur.
Le silence n’est pas une fatalité. Souffrir n’est pas une fatalité. Il est possible de surmonter une agression sexuelle en faisant appel à des spécialistes.
Le tourisme sexuel
Les enfants victimes de prostitution sont aussi bien des filles que des garçons et proviennent le plus souvent de milieux sociaux défavorisés.
Si vous êtes témoin d’un cas de tourisme sexuel impliquant un mineur dans votre pays ou à l’étranger, signalez-le sans tarder.
Les touristes sexuels proviennent de tous les milieux. Ils peuvent être mariés ou célibataires, femmes ou hommes, riches ou moins riches, jeunes ou vieux. Les touristes sexuels qui agressent des enfants peuvent être poursuivis dans leur pays d’origine s’ils ne l’ont pas été dans le pays où les faits ont été commis. Les risques sont très importants : condamnation à plusieurs années de prison et à des amendes très lourdes, y compris de nombreuses années après les faits. Les condamnations peuvent porter sur le recours à la prostitution de mineurs, mais également sur les agressions sexuelles, les viols, les images d’enfants à caractère sexuel, et sur d’autres infractions ou tentatives d’infractions portant atteinte à l’intégrité des enfants.
Un touriste qui va dans un pays pour utiliser des humains pour son plaisir sexuel pousse à la corruption de ce pays, à l’exploitation et à l’avilissement de sa population.
Dans certains pays, l’extrême misère incite des parents à pousser leurs enfants à se prostituer, des réseaux de traite utilisent ces enfants en situation de vulnérabilité pour s’enrichir, et des gens profitent de cette misère pour transformer ces enfants en esclaves sexuels.
Il existe dans certaines parties du monde des croyances selon lesquelles avoir un rapport sexuel avec un enfant guérirait de certaines maladies. Dans la réalité, c’est tout le contraire : ce sont justement les rapports sexuels avec les enfants qui risquent le plus de causer des infections et de transmettre des maladies comme le sida. Très souvent, les mineurs en situation de prostitution n’ont pas connaissance des moyens de prévention et de protection face aux maladies sexuellement transmissibles.
Quels que soient les pays, les cultures, les traditions ou les croyances religieuses, jamais un enfant n’est réellement demandeur de relation sexuelle avec un adulte.
Les enfants
Une famille incestueuse est une famille dans laquelle des relations sexuelles n’ont pas seulement lieu entre les deux parents, mais aussi entre des membres ayant des liens de parenté proches (parent et enfant, enfants entre eux…). Ces relations sont souvent illégales (en fonction des pays), et toujours problématiques lorsqu’elles impliquent un enfant.
Une famille incestuelle est une famille au sein de laquelle règne une ambiance d’inceste sans qu’aucun passage à l’acte incestueux n’ait lieu. Les différences y sont floues entre les générations, entre les espaces et les rôles des uns et des autres, et il y a peu de respect pour l’intimité de chacun.
L’enfant qui grandit au sein d’une famille incestuelle risque d’avoir des difficultés à se structurer, à avoir sa propre identité et ses propres désirs, et à percevoir les autres comme différents de lui. Cette carence peut le conduire à agresser quelqu’un sans en avoir conscience, en imposant ses choix ou ses désirs sans comprendre que l’autre ne les partage pas.
La sexualité des enfants est très différente de la sexualité des adultes, et les deux ne doivent surtout pas se confondre et se rencontrer.
Au cours de son développement, un enfant découvre son corps et son sexe et peut prendre du plaisir à l’explorer et à le toucher. Ce processus naturel s’effectue seul, dans un espace intime. Un enfant ne doit jamais être incité, contraint, guidé ou observé dans ces gestes-là, même avec tendresse et douceur.
Un enfant ne dispose pas encore des capacités psychologiques ou physiologiques pour vivre une expérience sexuelle en toute conscience et en toute connaissance. Il peut dire à un adolescent ou à un adulte qu’il en a envie ou ne pas oser lui dire non pour lui faire plaisir, mais cela n’est jamais le désir réel de l’enfant.
Quand un adolescent ou un adulte lui propose un acte sexuel, l’enfant ne sait pas de quoi il s’agit, ni si cela est bon ou mauvais pour lui. Il est trop jeune pour le savoir et ne peut pas dire oui ou non à quelque chose dont il ignore tout. Il peut être curieux, mais cela ne signifie jamais qu’il est d’accord. Chaque chose en son temps : il découvrira la sexualité avec quelqu’un de son âge, lorsqu’il sera plus grand.
Un enfant peut avoir été perturbé par une scène vécue, vue ou entendue, et solliciter un adolescent ou un adulte pour l’interroger, le toucher ou demander à être touché sur ses parties intimes. Cela n’est jamais une demande de relation sexuelle, mais uniquement un besoin de cet enfant de savoir ou de vérifier ce qui est autorisé et ce qui est interdit. L’adolescent ou l’adulte doit impérativement poser des limites, rappeler les interdits et protéger l’enfant de ce qui lui ferait du mal.
La découverte de son corps et de celui des autres est un jeu plaisant uniquement s’il est partagé entre enfants du même âge, du même niveau de maturité, et d’accord pour participer à ce jeu. En revanche, les adultes doivent intervenir si un enfant impose ce type de jeu à un autre enfant, ou lors de comportements sexuels problématiques.
S’il est important d’essayer de répondre à la curiosité de l’enfant et à ses questionnements sur la sexualité en s’appuyant, si besoin, sur des livres adaptés à son âge, c’est toujours dans la limite de ses questions et de ses capacités de compréhension. Il est inadéquat de lui montrer ce qu’est le plaisir sexuel en le touchant, en lui demandant de vous toucher ou en lui montrant votre sexe ou des images sexuelles : aucun acte sexuel avec un enfant ne peut être considéré comme instructif.
En fonction de son âge et de ses connaissances sur la sexualité, vous pouvez lui expliquer que la pornographie est loin de la réalité d’une relation sexuelle. Comme dans les films, où les acteurs font semblant de tuer et de ressentir des émotions, dans la pornographie, des acteurs professionnels font souvent semblant de prendre du plaisir : leurs gestes sont brusques, leurs poses sont étudiées pour permettre à la caméra de faire des gros plans sur certaines parties du corps. Les acteurs et les actrices consomment souvent des médicaments pour être performants, ont souvent subi des opérations de chirurgie esthétique pour transformer leur corps. Leurs poils sont souvent rasés, leurs corps maquillés et éclairés pour effacer les boutons, les cicatrices ou les couleurs naturelles de la peau. La pornographie montre du sexe et non un partage de la sexualité.
Les filles, comme les garçons, ont souvent besoin de temps après le début de leur puberté avant d’être prêtes à vivre des relations sexuelles, car la sexualité est à la fois physique et psychologique.
Imposer un mariage ou une relation sexuelle à un adolescent sous prétexte qu’il est biologiquement capable de se reproduire est un comportement très préjudiciable pour son développement et sa vie future.
L’éducation sexuelle, lorsqu’elle est adaptée à l’âge et au niveau de développement de l’enfant, l’aide à développer de bonnes compétences psychosociales.
Un enfant doit pouvoir nommer les différentes parties de son corps, y compris les zones sexuelles (pénis, vulve, fesses…) avec des mots qu’il n’aura pas peur de prononcer devant les adultes. Ces mots ne doivent pas être considérés comme sales, impudiques ou impertinents.
L’enfant doit apprendre à identifier les zones privées et intimes pour les faire respecter sur son propre corps et les respecter sur le corps des autres. Un enfant doit savoir qu’il peut se confier aux adultes et que les adultes sont disponibles pour l’écouter.
C’est le rôle des adultes de protéger les enfants, mais si pour une raison quelconque un enfant se retrouve seul avec une personne susceptible de l’agresser, il doit être averti pour s’en protéger.
Dans les autres cas, il faut répondre aux interrogations de votre enfant en fonction de ses demandes et de son âge. Si un lourd secret de famille est préjudiciable pour le développement d’un enfant, des révélations prématurées peuvent l’être également. N’hésitez pas à solliciter l’aide d’un thérapeute pour vous guider et vous accompagner.
Souvent, un enfant n’a pas les connaissances, l’expérience, ni les mots pour dire ce qu’il a vécu ou subi. C’est donc le plus souvent avec son corps et son comportement qu’il exprimera sa souffrance et son mal-être. Tout changement soudain d’apparence ou de comportement doit inviter les adultes à se questionner sur la cause de ce changement.
En cas de doute, consultez un professionnel qui pourra questionner l’enfant sans influencer ses réponses.
Si vous pensez qu’un enfant a été victime de maltraitance, vous devez effectuer sans tarder un signalement.
D’abord, conservez votre calme.
Croyez l’enfant, aidez-le à s’exprimer avec ses mots d’enfant sans en rajouter et sans vous laisser envahir par vos inquiétudes, votre imagination et vos connaissances sur la sexualité. Ne le faites pas répéter ni raconter plusieurs fois ce qu’il a vécu.
Accompagnez-le rapidement auprès des services compétents (Police, Gendarmerie) afin qu’il soit pris en charge par des professionnels formés à recueillir sa parole.
Laissez les professionnels judiciaires interroger la personne suspectée d’avoir agressé l’enfant, et mener leurs investigations.
Préoccupez-vous du bien-être de l’enfant et de sa protection sans jamais chercher à faire justice vous-même.
Si vous avez des doutes ou que les propos de l’enfant ne sont pas clairs, vous pouvez l’emmener consulter un thérapeute pour enfants.
Dans tous les cas, dites à cet enfant qu’il a eu raison de vous parler, félicitez-le pour son courage et remerciez-le de vous avoir fait confiance.
Vous pouvez appeler le numéro d’aide de votre pays pour effectuer un signalement.
Si votre enfant a agressé un autre enfant, c’est peut-être qu’il a lui-même subi, vu ou entendu des choses qui ont troublé son développement affectif et sexuel. Proposez-lui d’aller parler avec un thérapeute pour enfants et accompagnez-le s’il l’accepte.
Il serait également judicieux d’aller consulter, seul, en couple ou en famille, un thérapeute afin de réfléchir au fonctionnement de votre famille et de comprendre pourquoi votre enfant n’a pas assimilé les interdits fondamentaux.
THÉRAPEUTES : Comment prendre en charge un patient pédophile ?
La pédophilie n’est ni une infraction ni une qualification juridique. C’est une paraphilie reconnue dans la nosographie psychiatrique. La plupart des personnes pédophiles, femmes et hommes, sont abstinentes (sans agression physique).
En tant que soignant, c’est avant tout à SA souffrance dont il vous faudra être à l’écoute. C’est sans doute pour cette raison, et parce qu’il a confiance dans votre compétence et votre bienveillance, qu’il a fait appel à vous.
La pédophilie est une attirance ou préférence sexuelle d’un adulte envers les enfants prépubères ou en début de puberté.
La pédophilie est comprise comme une entité clinique qui trouve sa définition dans les classifications internationales des maladies : CIM et DSM.
Dans la CIM, la pédophilie est classée parmi les troubles de la préférence sexuelle. Elle y est définie comme une « préférence sexuelle pour les enfants, qu’il s’agisse de garçons, de filles, ou de sujets de l’un ou l’autre sexe, généralement d’âge prépubère ou au début de la puberté ».
Dans le DSM, la pédophilie est classée dans les paraphilies. Le sujet doit être en proie à des pulsions sexuelles ou à des fantaisies imaginatives sexuellement excitantes impliquant une activité sexuelle avec un enfant prépubère. Cette activité doit durer au moins six mois et l’enfant ne doit pas être âgé de plus de 13 ans.
La pédophilie n’est pas un trouble uniforme : elle peut être exclusive (seulement 7% des cas, A. Barrata 2011), préférentielle ou opportuniste. Elle peut aussi être dirigée exclusivement vers les filles, exclusivement vers les garçons, ou vers les deux.
La personne pédophile peut être abstinente ou active.
Le mot « pervers » renvoie à des réalités et des concepts très différents dans le domaine de la santé mentale. Par ailleurs, abusivement utilisé dans le langage courant et dans les médias, son sens finit par être galvaudé. Il s’agirait donc d’abord de savoir de quoi nous parlons.
Si l’on s’en tient à la perversion sexuelle, par définition, la pédophilie, comme toute paraphilie, sera comprise comme perversion, en l’occurrence comme déviation de choix d’objet par rapport à une norme.
Concernant la perversité comme expression d’une pulsion spécifique et particulière d’emprise, qui se fonde sur le déni de la différence des sexes et, par extension, de l’altérité, et signe une défense face aux insupportables mouvements dépressifs, il convient de préciser qu’elle n’est ni une condition nécessaire ni une composante de la pédophilie.
« La perversion de l’instinct sexuel ne doit pas être confondue avec la perversité des actes sexuels […] Pour distinguer entre maladie (perversion) et vice (perversité), il faut remonter à l’examen complet de l’individu et du mobile de ses actes pervers. »
(Krafft-Ebing, 1886)
Notons que la plupart des sujets pédophiles se contentant d’une activité auto-érotique sont de structure névrotique, cette structure leur permettant l’accès à des acquis moraux et à une lucidité affective sur le psychisme de l’enfant.
S’il existe une littérature scientifique fournie sur les auteurs d’actes pédocriminels, leur anamnèse, les comorbidités, on retrouve en revanche peu de données quant au développement de la pédophilie chez les sujets abstinents. Pourtant, il n’est pas pertinent de confondre les deux de façon univoque et systématique.
Par ailleurs, la construction de la préférence sexuelle, quelle qu’elle soit, demeure « énigmatique » de par sa complexité et la conjonction de facteurs mobilisés. Outre les facteurs individuels incontestables, il ne faudrait cependant pas ignorer les facteurs sociétaux dans l’érotisation de l’enfant (problématique de l’hypersexualisation).
Existe-t-il des signes avant-coureurs du passage à l’acte ?
Sur le plan psychopathologique, toute dangerosité est avant tout une vulnérabilité. Un patient contenu par la prise en charge thérapeutique a moins de risque de passer à l’acte. En tant que soignant, c’est avant tout à cette vulnérabilité que nous devons être attentifs. Quand l’alliance thérapeutique est solide, questionner directement votre patient sur son rapport au passage à l’acte n’est pas un tabou. Il saura alors, le cas échéant, qu’il peut solliciter votre aide, et ainsi trouver une alternative au passage à l’acte.
Contrairement aux idées reçues, la consommation d’images à caractère pédopornographique n’est pas nécessairement la première étape vers un passage à l’acte à l’encontre d’un mineur. Les études dans le domaine de l’influence des images violentes en général ne permettent pas de tirer de conclusion définitive et univoque. Selon les cas, cette consommation d’images permettra de contenir les pulsions alors que dans d’autres cas, elle facilitera l’installation des fantaisies sexuelles. Par ailleurs, tous les consommateurs de pédopornographie ne sont pas pédophiles.
Votre rôle en tant que soignant, quelles que soient vos connaissances sur la problématique, est d’accueillir la parole et le cas échéant la souffrance, les angoisses de votre patient, en veillant à ce que vos représentations (parfois négatives) ne viennent pas faire obstacle à votre écoute et votre bienveillance.
Des stratégies thérapeutiques spécifiques existent et il est important de l’en informer : psychothérapies d’orientation analytique ou cognitive-comportementale, approches sexologiques ou médicamenteuses…
Dès lors, en fonction de vos ressources et de vos limites, vous pourrez soit confier ce patient à un thérapeute ou une structure spécialisée dans ces problématiques, soit prendre en charge vous-même ce patient.
L’objectif thérapeutique ne saurait être la « guérison » comprise comme le changement de préférence sexuelle qui correspondrait bien plus à une réponse à la commande sociale et se heurterait quoi qu’il en soit à nos limites cliniques, mais bien plutôt la prise en charge de la souffrance du patient et de ses causes. N’oubliez pas que votre patient adhérera la plupart du temps aux mêmes représentations sociales sur la pédophilie que vous.
Les cibles de la prise en charge thérapeutique peuvent être variées et multiples : aide à la gestion des pulsions, des émotions, prise en charge des troubles anxieux et/ou dépressifs et de l’affaiblissement de l’estime de soi, prise en charge des conduites addictives (avec ou sans produit), des dimensions de personnalité problématiques (impulsivité, intolérance à la frustration, inhibition…), accompagnement des troubles liés à la maltraitance ou la négligence (PTSD, etc.), prise en charge des troubles sexuels… La rencontre avec le patient sera primordiale pour évaluer ses besoins et lui offrir une aide adaptée.
Il est possible de proposer en association aux entretiens d’accompagnement ou de psychothérapie des médicaments dans un objectif de réduction et de contrôle des fantaisies et/ou des comportements liés à une activité sexuelle déviante. Le cadre d’utilisation suppose d’avoir réalisé au préalable une évaluation et d’avoir recueilli le consentement du patient.
En fonction des pays, certains médicaments bénéficient d’une autorisation de mise sur le marché dans cette indication. Un bilan pré-thérapeutique et une surveillance sont nécessaires durant la durée du traitement.
Certaines études rapportent la prescription d’antidépresseurs sérotoninergiques pour soulager les dimensions compulsives et anxieuses présentes chez certains patients pédophiles, mais il n’existe pas forcément d’autorisation de mise sur le marché.
Il est envisageable d’utiliser par ailleurs d’autres traitements psychotropes pour améliorer d’éventuelles comorbidités.
Pour en savoir plus sur l’usage des traitements pharmacologiques, consultez la Haute Autorité de la Santé (HAS) de votre pays.
Les lois sont différentes d’un pays à l’autre.
Les professionnels de la santé peuvent être soumis à un secret professionnel en fonction de différents critères (métier, mission, lieu de prise en charge…).
En cas de signalement, vous pouvez vous adresser, selon votre pays, à la Police et/ou à la Justice.
Pour obtenir des conseils en matière d’évaluation et d’orientation ou pour répondre à vos questions au cours de votre prise en charge, vous pouvez vous adresser à nos différents partenaires, référencés par pays.
En France, les Centres Ressources pour Intervenants auprès d’Auteurs de Violences Sexuelles (CRIAVS) pourront vous informer sur les dispositifs thérapeutiques et l’offre de soin existant sur votre territoire.
La Fédération française des CRIAVS a participé à l’élaboration de ces réponses.
La Charte
Recopiez et signez cette charte pour prendre l’engagement de ne jamais agresser aucun enfant :
J’éprouve des attirances sexuelles que je n’ai pas choisies et dont je ne suis pas responsable.
Je reconnais être responsable de mes choix, de mes propos et de mes actions.
Je reconnais que les enfants sont des personnes à part entière, dépendantes des adultes et ayant besoin de leur protection, de soins et de considération.
Je reconnais que la sexualité d’un enfant n’est pas la même que la sexualité d’un adulte.
Je comprends qu’un enfant n’a pas atteint la maturité physique et psychique lui permettant d’accepter une expérience sexuelle.
Je comprends qu’une agression sexuelle a des conséquences durables, douloureuses et handicapantes sur la vie d’un enfant, quel que soit son âge.
Aussi, je m’engage dès aujourd’hui et pour le reste de ma vie à ne jamais agresser aucun enfant.
Si je me trouve un jour en présence d’un enfant et que je ressens du désir pour lui, je m’engage à m’éloigner de cet enfant ou à faire tout ce qui est en mon pouvoir pour qu’il ne subisse pas ce désir, de quelque manière que ce soit.
Je m’engage à ne jamais embrasser ou caresser un enfant tout en ressentant du désir pour lui.
Je m’engage à ne jamais exposer délibérément un enfant à une situation qui pourrait le troubler ou l’exciter sexuellement.
Je m’engage à faire tout ce qui est en mon pouvoir pour ne jamais me retrouver dans une situation où, sous l’emprise d’une substance ou d’un état, mes pulsions sexuelles pourraient prendre le dessus sur cet engagement.
Je m’engage solennellement à respecter cet engagement maintenant et pour toujours.
Le Projet
Bilan 2015/2019 Le projet PEDOHELP™ a été reconnu en tant que « pratique prometteuse » par le Comité de Lanzarote du Conseil de l’Europe.
Le bilan du projet a été présenté devant la commission d’information du Sénat en France. Voir la vidéo
Plus il y aura de gens informés, moins il y aura de victimes.
PEDOHELP™ est un projet international d’information sur la pédophilie pour prévenir les violences sexuelles commises sur les enfants, développé de 2015 à 2019 par l’ASSOCIATION UNE VIE™, une organisation à but non lucratif française, laïque et apolitique, qui développe des programmes et des supports de prévention des violences sexuelles.
Nous avons besoin de votre aide pour avoir plus d’impact et mieux défendre les enfants contre les violences sexuelles.
Faites un don à notre association avec PayPal.
Le projet PEDOHELP™ a été développé par un comité d’éthique, en partenariat avec des entités de plusieurs pays : FFCRIAVS, ARTAAS, AIUS, SFSC, SNSC (France), PREVENSI (Espagne), PROSTASIA (USA), IO-NO! (Suisse)…