Comment toucher ses enfants ?

Odile Verschoot, psychologue clinicienne en milieu pénitentiaire, présidente de l’Association pour la Recherche et le Traitement des Auteurs d’Agressions Sexuelles (ARTAAS) :

Je crois que les gestes doivent être en adéquation avec l’âge. C’est-à-dire qu’un nourrisson on va pas lui demander… lui lancer une serviette de bain en lui disant « essuie toi tout seul », ce serait inadéquat. À l’inverse, un enfant de je sais pas moi trois, quatre, cinq ans, enfin dès qu’ils ont l’aptitude et si on leur donne envie de le faire, on va leur donner la serviette en leur disant : « tu t’essuies… au début je t’aide ».

Ève Pilyser, psychologue clinicienne, psychanalyste jungienne, membre de la Société Française de Psychologie Analytique et de l’Association de Psychanalystes et Psychothérapeutes Jungiens :

Il y a des choses très saines qui sont : prendre son enfant dans ses bras, surtout quand il le demande. Ne pas le lui demander ou de le lui imposer. Avoir certaines caresses tendres, en faisant attention à ce que cela ne soit pas dans des zones érotiques. Avoir bien sûr une écoute et un regard qui sont présents, qui sont chaleureux, mais qui ne sont pas intrusifs, qui ne sont pas envahissants.

Odile Verschoot, psychologue clinicienne en milieu pénitentiaire, présidente de l’Association pour la Recherche et le Traitement des Auteurs d’Agressions Sexuelles (ARTAAS) :

Ce n’est pas tant les gestes commis que l’intention qu’il y a dans la tête de celui qui commet les gestes ou le ressenti de celui qui commet les gestes. On sait que la plupart des actes à caractère pédophile surgissent dans des contextes très simples : effectivement les salles de bains, les chambres à coucher… Ça part sur des gestes de « nursing » comme on dit, de soins à l’enfant. Sauf que il y a une émotion, un éprouvé, une excitation du côté de l’adulte qui tout d’un coup sexualise ce geste ou en tout cas en a une lecture sexuée, sexuelle, qui donne une autre couleur, une autre teneur au geste de soin qui était au départ totalement adapté.

Ève Pilyser, psychologue clinicienne, psychanalyste jungienne, membre de la Société Française de Psychologie Analytique et de l’Association de Psychanalystes et Psychothérapeutes Jungiens :

Il faut quand même alerter les parents qui restent dans l’inconscience des malaises que ça peut engendrer chez leurs enfants.

Odile Verschoot, psychologue clinicienne en milieu pénitentiaire, présidente de l’Association pour la Recherche et le Traitement des Auteurs d’Agressions Sexuelles (ARTAAS) :

La ou les personnes en qui il avait toute confiance lui font du mal, sous couvert de faire quelque chose de bien. Donc le bien, le mal, tout se mélange, tous les repères sont brouillés, un adulte le met mal à l’aise alors qu’il est censé veiller à son bien-être, c’est ça l’abus.

L’intégralité de chacun de ces entretiens est disponible gratuitement sur notre site internet et sur notre chaîne YouTube.