Tourisme pédophile en Asie : une tradition ?
Différentes croyances existent autour du tourisme sexuel impliquant des enfants. Une de ces croyances, c’est que c’est une tradition, en Asie. Que ça se fait depuis très longtemps et que ça ne pose aucun problème que des adultes aient des relations sexuelles avec des petits enfants.
Anko Ordonez, responsable de la communication de ECPAT France, ONG dont la mission est de lutter contre l’exploitation sexuelle des enfants à des fins commerciales :
On ne peut pas continuer à réaliser des pratiques qui portent atteinte à l’intégrité physique des personnes. Que ce soit des mineurs ou des adultes, peu importe. Un mineur doit avoir un développement physique, mental, éducatif. En 1989, on a obtenu une convention, qui est la base de la législation internationale : c’est la convention internationale des droits de l’enfant. On a mis des centaines de milliers d’années à la faire, à la signer, à la ratifier.
Qu’est-ce qu’elle dit, cette déclaration ?
Elle dit qu’il faut respecter l’intégrité physique des enfants, et combattre l’exploitation sexuelle des enfants, partout dans le monde. Et pleins d’autres articles : donner accès à l’éducation des enfants… Sous le prétexte de vouloir respecter certaines croyances locales, on ne peut pas mettre de côté la protection des enfants. Il faut faire un travail de sensibilisation auprès de ces personnes-là. On ne peut pas arriver et mettre tout le monde en prison mais, il faut faire un travail de sensibilisation.
De la même façon, que nous, nous faisons un travail de sensibilisation dans des pays, auprès des familles qui poussent leurs enfants à faire la rue, à se prostituer, pour ramener de l’argent. On essaye de leur expliquer qu’il faut éviter de faire ça. C’est un travail de longue haleine. On a pas mal évolué quand même, en quelques décennies. Donc, je ne vois pas pourquoi ces personnes-là ne pourraient pas évoluer aussi.
Une autre tradition, en Asie… J’ai entendu que notamment des riches businessmen chinois allaient dans les pays d’à côté, plus pauvres, pour acheter des petites filles, parfois toutes petites, six, sept ans, pour les dépuceler, les violer, parce que ça apporterait une forme de protection et une forme de chance. Ça permettrait de gagner plus d’argent. Ça protégerait soi-disant des maladies sexuellement transmissibles, du sida. Alors, comment on fait pour lutter contre des croyances comme celles-là ?
Je pense que ce sont des croyances qui n’ont aucune logique. Elles ne se basent sur aucun fondement scientifique. Et même s’il y avait fondement scientifique, ce ne serait pas une raison pour abuser, ou pour acheter des personnes, des mineurs. On a eu aussi en France, il n’y a pas si longtemps, des croyances. Il y a cinquante, soixante ans, les gens pensaient que fumer était bon pour la santé. Et on voit les méfaits de tout ça. Certes, la mauvaise nouvelle, c’est que l’exploitation sexuelle des enfants est présente partout dans le monde. Mais la bonne nouvelle, c’est qu’il y a de plus en plus, et il y a une majorité de personnes, qui veulent lutter contre ce fléau.
Donc, on finira par gagner. Mais, il faut continuer.
L’intégralité de chacun de ces entretiens est disponible gratuitement sur notre site internet et sur notre chaîne YouTube.