La condamnation du viol autour du monde

En France, le viol, c’est une pénétration ?

Audrey Marlois, juriste spécialisée en criminologie au Centre Ressources pour Intervenants auprès d’Auteurs de Violences Sexuelles (CRIAVS) Champagne-Ardenne :

C’est tout acte de pénétration sexuelle, de quelque nature qu’il soit, commis sur la personne d’autrui par contrainte, menace, surprise ou violence.

Avant, c’était forcément le sexe d’un homme dans le sexe d’une femme.

Cette définition date de 1980.

Maintenant, c’est un objet, un doigt… qui pénètre un orifice de la victime. Pas forcément le sexe, ça peut être la bouche…

Voilà.

Ça, c’est pour la France.

C’est pour la France. D’autres pays ne le définissent pas de la même manière. Prenez, par exemple, l’Inde, où une loi anti-viol a été votée il y a peu de temps, on pourrait dire. À présent, le viol est tout contact forcé du sexe ou d’un autre orifice intime de la femme, puni d’un emprisonnement de sept ans.

Donc ça, ça a été créé modifié récemment pour élargir.

La difficulté que l’on rencontre dans beaucoup de législations, c’est que l’homme est forcément l’auteur et la femme la victime. C’est en cela aussi, que notre législation en France, a été modifiée en 1980, pour pouvoir élargir au maximum le champ des auteurs de violences sexuelles. Il y a une réalité, qui est celle que des femmes peuvent aussi violer une autre femme, un homme, un garçon, une fille…

C’est en Inde. En Europe, on est tous à peu près au même niveau, sur le viol ?

Dans les pays nordiques, une étude qui a été menée, comparant le Danemark, la Norvège, la Suède et la Finlande. Dans les trois premiers pays, la définition est similaire. Elle est la suivante : « Toute pénétration orale, vaginale ou anale avec une partie du corps ou un objet ; tous les actes sexuels forcés sans pénétration, comme les attouchements sur les parties génitales ou la masturbation ». On voit bien que ça englobe ce que nous, on pourrait appeler les atteintes sexuelles, les agressions et le viol. C’est une définition très, très large. C’est assez difficile, effectivement, de pouvoir comparer et de voir comment sont sanctionnées ces infractions, puisque ce n’est pas du tout comparable à nos définitions.

Et à l’Est de l’Europe, par exemple en Russie ?

En Russie, on va considérer que si, au moment des faits, la victime était en incapacité de comprendre la nature et les conséquences de l’acte, on considérera cet acte comme un viol.

C’est très flou.

C’est très flou. Alors il y a la question de la pénétration malgré tout, mais c’est assez compliqué d’avoir des éléments…

Il y a des âges ?

La Fédération de Russie fixe l’âge d’accession à la majorité sexuelle à 16 ans.

En Afrique, dans les continents africains et le Moyen-Orient, le viol existe dans tous les pays ?

Je n’ai pas trouvé de pays qui ne sanctionne pas le viol, dans les textes. Maintenant, dans l’application qui en est faite, vous avez des pays comme l’Inde, qui punit le viol. Mais il y a encore certaines contrées en Inde qui infligent le viol comme une punition. Au sein de certains villages, dès l’instant où une jeune fille a une relation, amoureuse, éventuellement, avec un jeune garçon, la punition peut être le viol. On a plusieurs situations qui ont été révélées.

L’intégralité de chacun de ces entretiens est disponible gratuitement sur notre site internet et sur notre chaîne YouTube.